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samedi 18 février 2012

Sherlock Holmes - Borges


No salió de una madre ni supo de mayores.
Idéntico es el caso de Adán y de Quijano.
Está hecho de azar. Inmediato o cercano
lo rigen los vaivenes de variables lectores.

No es un error pensar que nace en el momento
en que lo ve aquel otro que narrará su historia
y que muere en cada eclipse de la memoria
de quienes lo soñamos. Es más hueco que el viento.

Es casto. Nada sabe del amor. No ha querido.
Ese hombre tan viril ha renunciado al arte
de amar. En Baker Street vive solo y aparte.
Le es ajeno también ese otro arte, el olvido.

Lo soñó un irlandés, que no lo quiso nunca
y que trató, nos dicen, de matarlo. Fue en vano.
El hombre solitario prosigue, lupa en mano,
su rara suerte discontinua de cosa trunca.

No tiene relaciones, pero no lo abandona
la devoción del otro, que fue su evangelista
y que de sus milagros ha dejado la lista.
Vive de un modo cómodo: en tercera persona.

No baja más al baño. Tampoco visitaba
ese retiro Hamlet, que muere en Dinamarca
que no sabe casi nada de esa comarca
de la espada y del mar, del arco y de la aljaba.

(Omnia sunt plena Jovis. De análoga manera
diremos de aquel justo que da nombre a los versos
que su inconstante sombra recorre los diversos
dominios en que ha sido parcelada la esfera.)

Atiza en el hogar las encendidas ramas
o da muerte en los páramos a un perro del infierno.
Ese alto caballero no sabe que es eterno.
Resuelve naderías y repite epigramas.

Nos llega desde un Londres de gas y de neblina
un Londres que se sabe capital de un imperio
que le interesa poco, de un Londres de misterio
tranquilo, que no quiere sentir que ya declina.

No nos maravillemos. Después de la agonía,
el hado o el azar (que son la misma cosa)
depara a cada cual esa suerte curiosa
de ser ecos o formas que mueren cada día.

Que mueren hasta un día final en que el olvido,
que es la meta común, nos olvide del todo.
Antes que nos alcance juguemos con el lodo
de ser durante un tiempo, de ser y de haber sido.

Pensar de tarde en tarde en Sherlock Holmes es una
de las buenas costumbres que nos quedan. La muerte
y la siesta son otras. También es nuestra suerte
convalecer en un jardín o mirar la luna.




Sherlock Holmes de Guy Ritchie (2009)

Sherlock Holmes - Juego de sombras de Guy Ritchie (2011)

mardi 14 février 2012

SAMBOLERA - Khadja Nin

                                                         

Sambolera mayi hijo
(Toby ninkevin Mulligan)
la sambolera mundo
oh! Se yijifondeya
Nuestro mundo sambolera
¿Por qué la locura ... mayi
la sambolera mundo
oh! Se jisondeka
no un dios sambolera
oh! la gente ... mayi
mala gente sambolera
oh! no uluma
dice ji dijo sambolera
Su mundo es ... mayi
Si Dios quiere sambolera
oh! se gukumbuka
manera de darle sambolera
oh! tratar de
delante de Dios sambolera
oh! ¿Cómo responder?
dicen que el dios o ju
habían sido asesinados Corazon
¡Oh! guerre de Dios?
oh! guerre de qué color?
oh! guerre arterial alta
color de la sangre
Otros son un
La sangre es más sambolera
oh! Que las personas persiguen
ju sambolera persona del singular
oh! Él quiere ... mayi
es la guerra ... hijo
ACA decir sambolera
oh! mayisha presencia
dirán que sambolera
alakini Corazon
No tubiye
ngoyela ... hijo
Mayele
oh! oh! oh!
Niye! Niye! Niye!
los locos no wuogope hijo ...

dimanche 5 février 2012

Quand t'es dans le désert - Jean-Patrick Capdevielle

                                                        

Moi je traîne dans le désert depuis plus de vingt-huit jours et
Déjà quelques mirages me disent de faire demi-tour
La fée des neiges me suit tapant sur son tambour.
Les fantômes du syndicat, les marchands de certitudes
Se sont glissés jusqu'à ma dune, reprochant mon attitude,
C'est pas très populaire le goût d'la solitude.

(refrain)
Quand t'es dans le désert, depuis trop longtemps,
Tu t'demandes à qui ça sert
Toutes les règles un peu truquées du jeu qu'on veut t'faire jouer,
Les yeux bandés.

Tous les rapaces du pouvoir menés par un gros clown sinistre
Plongent vers moi sur la musique d'un piètre accordéoniste
J'crois pas qu'ils viennent me parler des joies d'la vie d'artiste.
De l'autre côté voilà Caïn toujours aussi lunatique
Son œil est rempli de sable et sa bouche pleine de verdicts
Il trône dans un cimetière de veilles pelles mécaniques.

(refrain)
Les gens disent que les poètes finissent tous trafiquant d'armes
On est cinquante millions de poètes,
C'est ça qui doit faire notre charme
Sur la lune de Saturne mon perroquet sonne l'alarme
C'est drôle mais tout l'monde s'en fout !
Vendredi tombant nulle part, y'a Robinson solitaire
Qui m'a dit : "J'trouve plus mon île, vous n'auriez pas vu la mer ?"
Va falloir que j'lui parle du thermo-nucléaire".

Hier un homme est venu vers moi d'une démarche un peu traînante
Il m'a dit : "T'as t'nu combien d'jours ?" J'ai répondu : "Bientôt trente"
J'me souviens qu'il espérait tenir jusqu'à quarante.
Quand j'ai d'mandé son message il m'a dit d'un air tranquille
"les politiciens finiront tous un jour au fond d'un asile"
j'ai compris que j'pourrais bientôt regagner la ville.

Jean-Patrick Capdevielle

Coluche: "Le Parisien du faubourg" de Victor Hugo

                                                            
Il fait la noce éternelle.
La table est dans la tonnelle ;
Mort ivre, il tombe dessous ;
Et, c’est là sa réussite,
Il va, quand il ressuscite,
Au paradis pour six sous.

Rire et boire, et c’est la vie !
On régale ; on se convie
Sur le vieux comptoir de plomb ;
Toujours fête ; et le dimanche
Tient le lundi par la manche ;
Le dimanche a le bras long.

Le broc luit sous les charmilles.
— Nous tendrons un verre aux filles
Et nous les embrasserons ;
Être heureux, c’est très facile.
La Grèce avait le Pœcile,
La France a les Porcherons.

Las, on se couche aux carrières… -
Oh ! Ce peuple des barrières !
Oh ! Ce peuple des faubourgs !
Fou de gaîtés puériles,
Donnant quelques fleurs stériles
Pour tant de profonds labours !

Il dort, il chante, il s’irrite.
Rome dit : quel sybarite !
Sybaris dit : quel romain !
À toute minute il change ;
Et ce serait un archange
Si ce n’était un gamin.

L’athénien est son père.
Par moments on désespère ;
Il quitte et reprend son bât.
Devinez cette charade :
Il achève en mascarade
Ce qu’il commence en combat.

Il n’a plus rien dans les veines ;
Il emploie aux danses vaines
Ces grands mois, juillet, août ;
Quel bâtard, ou quel maroufle !
— Mais un vent inconnu souffle ;
Il se lève tout à coup,

Tout ruisselant d’espérance,
Disant : je m’appelle France !
Splendide, ivre de péril,
Beau, joyeux, l’âme éveillée,
Comme une abeille mouillée
De rosée au mois d’avril !

Il se lève formidable,
Abordant l’inabordable,
Prenant dans ses poings le feu,
Sonnant l’heure solennelle,
Ayant l’homme sous son aile
Et dans sa prunelle Dieu !

Fier, il mord dans le fer rouge.
Il change en éden le bouge,
Enfante chefs et soldats,
Et, se dressant dans sa gloire,
Finit sa chanson à boire
Par ce cri : Léonidas !

Qu’un autre lui jette un blâme.
Il est le peuple et la femme ;
C’est l’enfant insoucieux
Qui soudain s’allume et brille ;
Il descend de la Courtille,
Mais il monte dans les cieux.



Victor Hugo
Les Quatre Vents de l’esprit
Guernesey, 16 juin 1859.