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dimanche 13 mai 2012

LA MORT DE L'HOMME - Miguel Oscar Menassa à Cordoue


Ahora andarán diciendo
Poésie et Flamenco
Miguel Oscar Menassa et Virginia Valdominos
Kepa Ríos à la guitarre.
11 mai 2012
Fondation Miguel Castillejo - Cordoue
            

"Si le monde dort, la poésie et le flamenco ne peuvent pas faire 
         d'autre façon que de le réveiller."
                                                                        
                                                                              
 
LA MORT DE L'HOMME

C'est de nouveau la nuit
et en général
la maison dort.

Une voix à la radio
dit les dernières paroles.
Je me distrais avec la fumée
et mille choses me passent par la tête
et aucune n'a aucun rapport
avec l'idée de m'allonger tranquillement sur le lit
et dormir.

Au milieu de tant de papiers
je terminerai par être un écrivain
et je fixe mon regard sur le lointain
et je laisse l'histoire de l'homme
faire irruption
avec la violence du destin
dans ma nuit.

J'allume des cigarettes en abondance
l'une après l'autre comme si c'étaient
de scintillantes grenades contre les oppresseurs.

Depuis des millions d'années
l'homme vit à genoux.

Les grenades éclatent sur mon visage.

De primitives présences
peuplent ma nuit de rites sauvages.

Cérémonies où la mort
est toujours une chanson
sublime et mystérieuse.
Des bêtes indomptables
semblables à l'homme
par la gaucherie
de leurs mouvements
dansent autour de moi
rageuses
sylvestres.

En mauvais français
elles me disent que leur chef
veut parler avec moi.

Assis sur mon lit en train d'écrire
je demande que cessent de rugir les tambours
que cesse la danse
qu'on me laisse écrire ce poème.

L'homme a faim et soif depuis des millénaires.

Nous sommes cet homme affamé et assoiffé poète
chantez avec nous:
Nous venons de la Mésopotamie
et des Caraïbes
et en cherchant la perfection nous sommes arrivés
jusqu'aux mondes qui se cachent
au-dessus du ciel
et nous n'avons rien trouvé.

Il y a toujours un homme qui a faim.
Il y a toujours un homme qui meurt de soif.

Ici même poète
dans ta maison
logent l'oppresseur et l'opprimé.

Assis sur mon lit en train d'écrire
je dis aux sauvages
que nous sommes en pleine nuit
je leur demande poliment qu'ils arrêtent de danser
j'ai besoin de m'enfoncer parmi les lettres
ma faim
mon unique soif.

Ils arrêtent de danser
et celui qui se distingue
par son extrême humanité
me fulmine du regard.

Qui est plus cruel
poète?
Qui est plus sauvage?
Celui qui meurt en luttant
pour un morceau de pain
ou celui qui ne meurt jamais?
Qui produira l'extermination
poète?
Mes armes ou tes vers?

Et maintenant poète laisse ta plume
commence à marcher et pense.

Assis sur mon lit
en train d'écrire
je dis au sauvage
que je ne veux pas partir de ma chambre
et que j'ai toujours su que penser
n'était pas nécessaire et que je désire
et c'est la dernière fois que je le lui dis
continuer à écrire ce poème.

Avant de continuer je m'arrête
sur l'intelligence du sauvage:
il parle bien et tandis qu'il parle
il laisse échapper entre les mots
son haleine
pour que tout semble vital
déchirant.

Moi je suis l'homme
crie la bête enchaînée
Et toi poète, tu es l'homme?
Écrire pour qui?
Où les amis
et où les ennemis?

Dis-moi poète,
ton chant
a-t-il besoin du futur
pour être?
Ce poème que tu écris
contre tout
à qui servira-t-il?

Voyons poète un vers
qui me dise maintenant même
qu'est l'homme?

Assis sur mon lit en train d'écrire
je me rends compte
que l'intelligence du sauvage
terminera par brûler
tous mes papiers écrits
dans ce bûcher
que ces paroles ont construit
autour de moi.

Je cesse d'écrire
je le regarde fixement dans les yeux
et je murmure ses propres paroles
en un seul vers un homme
en un seul vers un homme
et je me décide à écrire ce vers.

Je soutiens avec mon regard
le regard du sauvage
et avec de rapides mouvements
je prends la mitraillette
et je tire plusieurs rafales
sur le corps du sauvage
qui les yeux exorbités
par la surprise
tombe
pour mourir et disparaître.

Assis sur mon lit j'écris maintenant
avec l'assurance
de qui est arrivé au sommet:

Un poète a assassiné son homme
pour écrire ce poème
et ça
c'est un homme.

Miguel Oscar Menassa



mardi 1 mai 2012

IBIZA celebra el arte MEJICANO



                            






                                                  Paseo Marítimo de Ibiza -2012-
                                                        Arquitecto: Jean Nouvel